Je suis celle qui accueille, les mômes en mal d’amour,
Qui se perdent bien souvent dans ma gueule,
Ceux qui demeurent sans repère,
Gosses de familles détruites, qui me prennent comme mère pour avoir des frères,
Je deviens celle avec qui ils passent le plus de temps,
Et ils sont fiers d’être de mes enfants,
Ils portent mes couleurs dorénavant,
Ils doivent prouver qu’ils sont dignes de mon rang,
Me prouver à moi, en prouvant à leurs frères,
Qu’ils en ont dans le froc en provoquant l’enfer,
Qu’ils puissent étoffer leur palmarès,
Pour alimenter le pacte jusqu’à ce qu’ils se perdent dans leurs prouesses,
Je leur ai inculqué qu’il n’y a ni bien ni mal,
Juste des faibles et des forts à l’instinct animal,
Parce que dans mes artères coule la jungle,
C’est chacun pour soi, et tous sur celui va geindre !
Refrain : (x2)
Je suis la rue, la mère des enfants perdus,
Qui se chamaillent entre mes vices et mes vertus,
Je suis la rue, celle qui t’enseigne la ruse,
Viens te perdre dans mon chalut !
Viens ! Tu m’as choisis comme mère quand tu es en vadrouille,
Reste avec moi, quitte les bancs scolaires, j’t’apprendrai la débrouille,
Tu n’as pas de place dans leur monde mais ici je t’en donne une,
A toi de la garder, du ciment tu peux faire fortune,
Conduis toi comme un roi, le reste viendra,
Je suis avec toi mais faut honorer le pacte souviens-toi !
Je t’enseignerai l’agilité pour dompter la chance,
Et j’ai composé la chanson, celle où le diable mène la danse,
Coeur orphelin, je t’offrirai des sensations,
Des jerricanes d’adrénaline pour assouvir tes tentations,
Tes parents vont me maudire, alors sans une excuse,
Pour moi tu vas les faire souffrir, je serais la cause de vos disputes,
Moi, qui t’accueille à bras ouvert si tu prends la porte,
Viens ! Je t’offrirai de l’argent à te faire et pleins de pots !
Qui seront tes compagnons, tes frères, car mes fils,
Aveuglés, c’est à cœur joie que vous sombrerez dans mes vices,
Refrain : (x2)
Je suis la rue, la mère des enfants perdus,
Qui se chamaillent entre mes vices et mes vertus,
Je suis la rue, celle qui t’enseigne la ruse,
Viens te perdre dans mon chalut !
Pour monter en grade, c’est vol, deal, cambute, dévalises,
Mais non balise pas, ça t’aide à réfuter ta malice,
Mais réalise, que si tu te fais pincer tu n’as plus de valeur à mes yeux,
Tu seras seul, moi mes enfants sont nombreux,
Mais même en taule, tu seras fier d’être un de mes mômes,
Moi qui ai gâché ta vie en te façonnant dans mon monde,
Je t’ai détourné des tiens, ta famille tes études,
Et toi tu me chantes des louanges, certains font même des raps sur moi !
J’dois convaincre les indécis qui doutent de mes vertus,
Je suis la mère diabolique des enfants perdus !
Certains y ont laissé leur vie, si jeune et dur à croire,
Mort pour l’honneur, pour le pacte, mort pour ma gloire,
Je suis la rue, sans scrupule et sans cœur,
Je me nourris de ces âmes perdues, si jeunes et en pleures,
En manque d’amour, je suis le recours de ces gosses en chagrin,
Laisse pas traîner ton fils, sinon il deviendra le mien…
Refrain : (x2)
Je suis la rue, la mère des enfants perdus,
Qui se chamaillent entre mes vices et mes vertus,
Je suis la rue, celle qui t’enseigne la ruse,
Viens te perdre dans mon chalut !